La pluie
La pluie
Je crois bien que j'avais oublié que les gouttes sur ma peau frappait comme des tambours, sauvages et emballés à mes oreilles. Emportée doucement par la mélodie suave et entraînante aux saveurs de forêt vierge, je ferme les yeux.
Il y en a pour ne pas aimer la pluie, le déluge qui s'abat sur la terre sèche, sur les arbres qui tendent vers le ciel des branches suppliantes et déshydratées, comme des bras qui implorent un dieu. Les hommes, les bêtes et les plantes s'en vont courir vers l'averse grise, soulagés de ce cadeau éphémère qui, pendant plusieurs jours va faire fleurir le désert et les sourires.
Je me souviens de jours où la terre était si dure, si desséchée qu'elle s'effritait comme du sable, des forêts entières qui meurent et qui brûlent dans la fournaise. J'ai vu les rivières se réduire et disparaître, les poissons puants, le ventre blanc tournés vers le ciel d'un azur impitoyable.
Aujourd'hui, cependant, il pleut.